L’aromathérapie est très en vogue actuellement. En témoigne, l’abondance des articles diffusés sur internet ou dans les journaux, mais aussi la présence sur les salons, les rayonnages de toutes les pharmacies ou para-pharmacies, les boutiques en tout genre et même sur les marchés. Face à cette engouement, mon premier conseil, n’en déplaise à certains :
Prudence avec les huiles essentielles (H.E.).
En effet, il est important d’avoir le conseil d’un thérapeute pour chacune d’entre-elles et de connaître les précautions de bases que voici :
Garder à l’esprit ce qu’est une huile essentielle
- un complexe issu des essences naturelles présentes dans certaines parties de la plante (feuilles, fleurs, écorce, bois, zeste, graines, baies) ou en intégralité. Il provient de la fraction odorante des végétaux.
- 25 à 100 molécules biochimiques différentes
- une polyvalence d’actions directes sur la peau, les muqueuses qui se diffusent dans l’organisme par le réseau sanguin et lymphatique.
- à doser à la goutte près .
Sauf exceptions, les H.E. sont toujours utilisées diluées
Massage bien-être, dilution 3%. Troubles infectieux, la dilution 30 à 50%.
(30 gouttes = 1ml environ)
Différentes utilisations des huiles essentielles
Test obligatoire
1 goutte pure au pli du coude pour vérifier l’absence de toute réaction allergique (rougeur, chaleur, picotement, …).
La voie cutanée
Efficace pour traiter directement les problèmes de peau mais aussi pour servir de conducteur des principes actifs vers d’autres organes, la voie cutanée est la plus courante. Les huiles agissent environ 5 heures jusqu’à élimination complète
Vigilance pour quelques huiles
Le test est d’autant plus important pour les huiles essentielles dermocaustiques, irritantes (les phénols) ou photosensibilisantes (les agrumes).
Le support
Une huile végétale a aussi des vertus qui renforcent l’action des H.E. : l’huile de sésame ou de tournesol va en profondeur jusqu’à la circulation sanguine. L’huile d’avocat ou d’amande reste plus en surface. L’inophylle callophylle apporte une action circulatoire. La coco est rafraîchissante … (Voir lien pour les propriétés des huiles végétales)
Le gel d’aloé vera est un autre support bénéfique pour les tissus organiques comme la peau.
Pour un effet plus doux, pour les enfants par exemple, ou en cure longue, les hydrolats appelés aussi eaux florales sont une très belle alternative.
La voie orale
Curatif puissant, l’usage par ingestion ne peut se concevoir sans l’éclairage d’un thérapeute avisé et sous surveillance médicale ou d’un aromathérapeute.
Le support
En général, les huiles essentielles sont contenues dans des capsules déjà diluées. Parfois incorporés à du miel liquide, de l’alcool ou tout simplement de l’huile végétale, une goutte d’H.E. peut aussi être déposée sur un comprimé neutre. Les prises sont sur du court terme.
Les H.E. ne sont pas miscibles dans l’eau à moins d’utiliser un diluant tel que Disper ou Solubol.
Huiles agressives
Les huiles essentielles sont souvent agressives pour les muqueuses. Certaines familles sont toxiques pour le foie et d’autres pour le système nerveux (les cétones).
La voie respiratoire
La voie respiratoire est le domaine de l’olfactothérapie. Elle agit en premier lieu sur le physique, par l’entrée ultra rapide dans le sang des molécules chimiques pour ensuite avoir une action sur la sphère émotionnelle et mentale.
L’usage de cette technique est très (trop) répandu malgré les nombreuses précautions qu’il requiert.
Incompatibles pour certains
Les personnes sujettes à l’asthme, aux allergies respiratoires, aux jeunes enfants, aux animaux.
Le support
En solo : au dessus d’un bol d’eau chaude ou d’un inhalateur. Directement à la bouteille ou mieux sur une mouillette en papier.
En diffusion atmosphérique : avec un diffuseur approprié (qui ne chauffe pas) comme le micro-nébulisateur, l’aérosol ultrasonique ou le brumisateur…
Temps de diffusion
La diffusion ne doit pas excéder plus de 10 à 15 minutes toutes les 2h (2 à 3 fois par jour grand maximum).
Le bain
Cette pratique agit à la fois sur la peau mais aussi par la sphère olfactive. Pour cette raison, les précautions des voies cutanée et olfactive sont de rigueur. La chaleur potentialise l’action de l’huile sur toute la surface du corps.
Le support
10 à 20 gouttes d’huiles essentielles diluées dans un petit bouchon de shampooing seront alors miscibles dans l’eau.
Les huiles essentielles sont puissantes
Les huiles essentielles sont des substances extrêmement puissantes tant au niveau interne qu’externe.
Ce sont des produits naturels pour une approche thérapeutique qui n’est pas sans danger. Rappelons que les huiles essentielles sont toutes interdites pendant le premier trimestre de la grossesse, contre-indiquées chez la femme enceinte ou allaitante, les nourrissons et les enfants de moins de 7 ans. De même, certaines huiles essentielles présentent des propriétés dites « hormon like » (mimant l’action des hormones dans le corps) donc prudence chez les personnes souffrant de troubles endocriniens. D’autres huiles essentielles présentent des effets neurotoxiques, dermocaustiques, irritants (pas d’huile essentielle pure dans le bain mais diluer dans une base neutre ou un bain moussant), photosensibilisantes (comme les essences d’agrumes donc éviter toute exposition au soleil) ! Enfin, ne jamais appliquer d’huile essentielle (surtout pure) dans et sur les yeux, les muqueuses auriculaires, nasales et ano-génitales. En cas de projection accidentelle dans l’oeil : rincer l’oeil avec de l’huile végétale sur un coton ou autre tissu !!!
Pour en savoir plus
Trois de mes référents préférés, auteurs d’ouvrages
- Dominique Baudoux, pharmacien né en Belgique
- Dr Jean Pierre Willem, médecin dans le monde entier né dans les Ardennes.
- Monika Werner et Ruth von Braunschweig, respectivement thérapeuthe et biologiste allemandes
- Coronavirus et huiles essentielles
Bibliographie et remerciements : Alain Hainaux, Dominique Baudoux, Dr Jean Pierre Willem, Ruth von Braunschweig, Alain Hainaux et Isabelle Luquet (naturopathes).